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L'île secrète du Pandah Roux
22 janvier 2011

Belle comme le jour

      Je jetais un coup d’œil général à cette rue dans laquelle nous nous trouvions. On aurait dit une de ces vieilles ruelles sordides qu’on voit dans les films. L’air était saturé de reliquat d’humidité laissée par les pluies diluviennes des jours précédent. Mais malgré le froid mordant, nous étions dehors, nos cigarettes incandescentes entre les lèvres. Comme la fumée de ma Marlboro dans mes poumons, la vision du sourire de Marie me réchauffa de l’intérieur.

 

      Elle avait ces jolies dents blanches alignées comme des petits soldats, entourées de ses délicieuses lèvres roses. De temps à autre, elle me jetait un coup d’œil sous sa frange. Ses yeux pétillaient d’une énergie débordante, qui ridiculiserait n’importe quelle centrale nucléaire. Ses prunelles me rappelaient toujours les paroles de The sharpest life quand Gérard Way hurle « So birght the sun is ashamed to rise and be ». A chaque fois que son regard croisait le mien, c’était comme si la nuit sombre se trouvait soudainement éclairé par le radieux soleil d’un après-midi d’été.

      Son regard enjoué était aussi chaleureux, par cette froide nuit, qu’une tortilla trempée dans de la salsa au piment devant un bon film ; aussi réconfortant qu’un cookie trempé dans du lait chaud après une journée de merde ; aussi apaisant qu’une nuit de sommeil réparateur après trois jours d’insomnie.

 

      Elle me faisait penser à ces siphons de gaz comprimé, prêts à exploser ; sauf que Marie était pleine d’une joie indestructible qui aurait pu noyer le monde sous des torrents de liesse. Elle avait un de ces rares sourires plus contagieux que la grippe A et enivrant comment un shot d‘héroïne pure en intraveineuse dans la carotide.

Lorsqu’elle souriait, des petites fossettes apparaissaient sur ses joues, lui donnant un air malicieux. Comme quand on fixait trop longtemps une ampoule allumée, son sourire laissait une empreinte momentanément indélébile sur mon esprit, comme une photo en surimpression.

 

      Albert Einstein disait « j’aime penser que la Lune est là, même quand je ne la vois pas ». Son sourire radieux et ses yeux brillants étaient pour moi comme un soleil, toujours là, même la nuit. Même si parfois, des nuages assombrissent mon ciel de joie, j’espère simplement que les éclipses se feront rares. Parce que sa joie de vivre est un phare à l’horizon du paysage sombre et morne de nos vies, et que je ne souhaite pour rien au monde, être perdu dans cet abyssal océan d’obscurité sur lequel la seule lueur de jouissance et d’euphorie est ma Belle Marie…

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